La SNCF a récemment commandé plus de quarante-quatre locomotives allemandes plutôt que de s'adresser à Alstom. Y a-t-il d'autres raisons que son alliance avec la Deutsche Bahn ou l'application de directives européennes ?
Votre entreprise est stratégique, notamment parce qu'il faut privilégier le rail à la route dans le domaine du transport de marchandises. Avez-vous estimé le nombre de locomotives nécessaires à ce transfert si la puissance publique avançait dans cette direction ? Quelle en serait la traduction en termes de nombre de commandes pour Alstom ?
Vous nous avez expliqué qu'une bonne partie des 6 milliards d'euros de bénéfices réalisés au cours des dix dernières années et des 4 milliards issus de la vente de la filière énergie – que l'on ne peut que regretter – est partie dans les poches des actionnaires. Cela ne révèle-t-il pas un problème de direction et de gestion, qui pourrait légitimer une nationalisation afin de garantir la bonne gestion d'une entreprise stratégique, comme le Gouvernement l'a fait pour STX ?
Lors de la vente à General Electric de la filière énergie d'Alstom, le groupe Siemens avait été envisagé comme un acquéreur alternatif. À l'époque, d'aucuns avaient expliqué que cela provoquerait une saignée sociale terrible parce que les usines d'Alstom et de Siemens étaient proches, que les compétences étaient similaires dans les deux groupes. En quoi la situation actuelle diffère-t-elle de celle qui prévalait en 2014 ?