La crise a fonctionné comme un accélérateur de particules. Au début de l'année 2021, 4 000 personnes, chaque soir, ont appelé le 115 en vain, faute de places d'hébergement d'urgence disponibles. Sylvia Pinel, dont on peut difficilement contester l'expertise, vient de rappeler que la production de logements a été en baisse constante durant le quinquennat.
Quant aux aides publiques, elles ont fait l'objet de coups de rabot successifs de la part du « président des riches », pénalisant les familles les plus fragiles, dont le poste du logement représente 39 % des capacités. J'ajoute que la loi ELAN a déshumanisé les bailleurs sociaux et limité leur capacité à mener des politiques publiques dans la proximité – j'avais eu l'occasion de le dénoncer dès l'examen du texte.
Enfin, en milieu rural, les contraintes qui pèsent sur les maires – artificialisation des sols, schémas communaux de la défense extérieure contre l'incendie et autres dispositifs technocratiques – empêchent la production de logements. Alors que la construction est source d'aménagement équilibré du territoire, le manque de logements accélère le déclin rural.
Voilà la lecture un peu moins idyllique que je souhaitais faire du bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron sur la politique du logement.