Les engagements portaient aussi sur 2 500 emplois en R&D à la fin de l'année 2018. Si l'on arrêtait à nouveau les comptes aujourd'hui, on obtiendrait 2 143 emplois. Je vais rester positif : disons qu'on a trouvé un rythme d'embauche qui n'est pas encore celui qu'il faudrait pour être dans les temps – nous ne pourrons pas utiliser à plein la force de travail des ingénieurs pendant un bon moment –, mais cela s'améliore.
Le nombre de femmes embauchées à la sortie des écoles d'ingénieurs en informatique et télécommunication reste faible : elles ne représentent que 15 à 20 % des étudiants recrutés, et, selon la direction, elles ne constituent que 15 % de l'effectif R&D – on a même du mal à atteindre ce chiffre. Il y a donc quelque chose à faire pour améliorer l'image de l'informatique et des télécoms dans les écoles d'ingénieurs ; or comme nous le savons tous, tout se passe dès le lycée, voire le collège. La situation s'était améliorée, et puis il y a eu un « trou » dans les années 1990 dont nous ressentons encore les effets.
Autre sujet, plus délicat : la moitié des ingénieurs embauchés – deux cents au total – ont un passeport étranger tout en sortant d'une école française. C'est là une simple constatation, qui ne pose évidemment aucun problème du point de vue de leurs compétences techniques. Pour l'expliquer, il faudrait mener un travail plus sociologique.
La réunion d'hier soir a duré jusqu'à vingt-deux heures – nous ne pouvons pas tout vous raconter. Un point positif concerne la 5G. L'année dernière on nous a demandé de choisir entre anciennes et nouvelles technologies. Nous avons retenu les nouvelles. Aujourd'hui, 1 300 ingénieurs ont changé ou sont en train de changer d'activité et s'intéressent de très près à la 5G. Cet engagement a été respecté. Mais que sur les autres sujets, comme le disait mon camarade, nous attendons toujours ce que le ministère appelle des feuilles de route. Un délai a été donné pour leur présentation jusqu'à la fin du mois de février. Sur tous ces sujets, la réunion d'hier soir n'était qu'un début ; rien n'a pour l'instant été arrêté.
L'intersyndicale de la filiale ASN a souhaité que vous l'entendiez à huis clos. Vous leur demanderez pourquoi ; il est vrai que certains aspects de souveraineté et de sécurité sont en jeu. En gros, les « grandes oreilles » passent beaucoup par les câbles sous-marins et leurs terminaux ; c'est donc un sujet extrêmement sensible. Je suis personnellement ce dossier avec eux : la procédure de vente se poursuit, les candidats au rachat ont présenté leurs propositions, et des discussions ont lieu. Nous sommes un peu au milieu du gué.