Vous avez parlé du respect des engagements : je vous rappelle qu'ils portaient sur 4 200 emplois entre le 14 janvier 2016 et le 14 janvier 2018. Nous n'avons jamais été 4 200, autrement dit l'engagement numéro 1 ne sera pas respecté ! Les organisations syndicales et le Gouvernement ont lourdement insisté pour qu'il le soit, mais rien n'a décollé avant le mois de septembre. Heureusement, il s'est alors produit deux choses : d'abord la médiatisation grâce aux pressions syndicales et surtout à la mobilisation des salariés. Ça fonctionne encore ! On a fait du bruit et cela a réagi jusqu'en Finlande, où l'on déteste voir des photos de défilés à la une des journaux. À cela est venue s'ajouter l'action positive du Gouvernement et des politiques, en général, qui ont en quelque sorte poussé afin que cette affaire soit traitée dans les plus brefs délais.
La machine a pu être relancée ; nous espérons effectivement parvenir à une quinzaine d'embauches par semaine. Reste qu'il a fallu attendre quinze mois pour qu'une action efficace soit entreprise : ce n'est tout de même pas très correct de la part de Nokia. Mais comme j'ai promis aujourd'hui, je reconnais que les choses s'améliorent.
Il y a tout de même un point négatif. Une fois le chiffre de 4 200 salariés atteints, autrement dit une fois les jeunes ingénieurs embauchés, on passera du côté de la mauvaise face de la Lune, avec de nouvelles suppressions d'emplois – 597 au total, moins les emplois que nous venons de sauver.
Est-ce à dire que nous aurons été 4 200 pendant une journée, une semaine ? On nous avait pourtant promis de maintenir cet effectif pendant deux ans … Ce sera en partie compensé par l'arrivée de nouveaux ingénieurs, mais l'idée était tout de même d'être un peu plus stable que cela.
On peut avoir une vision positive de la situation actuelle en dynamique, mais si l'on regarde précisément sur le papier, force est de constater que les engagements pris, sur plusieurs points de fond, ne sont pas respectés. Les choses s'améliorent, mais on ne pourra pas rattraper l'écart qui s'est creusé.