Le CIR donne lieu à quelques divergences d'appréciation entre nos organisations … La CGT n'est pas opposée à cette forme d'aide aux entreprises, que pratiquent d'autres pays que le nôtre, mais elle estime que sa mise en oeuvre doit s'accompagner de conditions. Dans la mesure où le CIR est constitué d'argent public, il doit produire un effet de levier : il ne doit pas seulement faire baisser le coût de l'ingénieur, mais aussi permettre la création d'autres emplois.
À une certaine époque, nos collègues de Bell Labs mettaient au point des brevets dans le secteur de l'optique, mais il n'y avait plus en France d'équipes capables d'en assurer le développement industriel – qui s'est donc fait en Chine. En d'autres termes, l'argent public a servi à ce que des ingénieurs français mettent au point des produits finalement fabriqués en Chine ! On ne saurait l'employer plus mal… Pour éviter que le CIR ne tombe dans la cagnotte des entreprises sans que personne ne sache à quoi il a réellement servi, il faudrait contrôler plus sérieusement les emplois créés grâce au CIR, notamment dans le secteur du développement de produit, mais aussi dans le secteur commercial et dans celui du support- client. Les modalités de ce contrôle restent à préciser ; toujours est-il que ce qui est fait actuellement est insuffisant.