Intervention de Pascal Guihéneuf

Réunion du jeudi 30 novembre 2017 à 9h00
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Pascal Guihéneuf, délégué syndical pour la Confédération française démocratique du travail (CFDT) :

Si Nokia veut se séparer d'Alcatel Submarine Network, c'est, à l'entendre, parce que les activités d'ASN ne correspondent pas à son coeur de métier – argument risible, puisqu'on ne pourrait être plus au coeur des activités de Nokia ! En réalité, l'actionnaire n'investit pas suffisamment sur le long terme – car la pose de câbles sous-marins, c'est forcément du long terme, rythmé par des cycles d'activité.

La vente d'ASN à la découpe est totalement exclue, car c'est un château de cartes : si vous enlevez ne serait-ce qu'une partie de la structure, c'est toute la viabilité de l'ensemble que vous mettez en péril. Vous ne pouvez pas vous séparer des terminaux, car ils permettent d'assurer la sécurité ; vous ne pouvez pas vous séparer des bateaux servant à poser des câbles au fond de la mer, car ils sont nécessaires à l'activité principale de la société – et les remplacer par des bateaux de location coûterait horriblement cher. Pour faire fonctionner ASN, il faut un électronicien, un câblier pour fabriquer les câbles, un marin pour les poser, et enfin quelqu'un qui soit capable de les coordonner… Ajoutons que cette activité exige une bonne dose de géopolitique. C'est pour toutes ces raisons que la vente d'ASN est particulièrement compliquée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.