À nouvel actionnaire, nouvelle culture d'entreprise : le changement intervenu en la matière au cours des dernières années est impressionnant… Nous avons du mal, disons-le, avec cette gouvernance très pyramidale, où la culture du secret rend la communication difficile – ce qui tranche avec la culture d'inspiration plutôt américaine du temps d'Alcatel-Lucent.
La première conséquence de cette nouvelle culture, c'est que le dialogue social se fait désormais par avocats interposés : la direction ayant pris les siens, nous avons également dû prendre les nôtres, mais je peux vous dire que ça nous casse les pieds ! Nous sommes même souvent obligés de passer par les tribunaux pour faire avancer les discussions : il y en a ras le bol de cette façon de faire, et j'espère vraiment que les choses vont changer de ce côté-là !
Pour ce qui est de la gouvernance, on trouve actuellement deux Français au board, au niveau N-1, dont M. Rouanne, qui a récupéré la plus grosse branche, celle de l'activité mobile. Du fait de ses attributions, qui le conduisent souvent à l'étranger, on le voit peu en France, mais nous espèrons tout de même qu'entre deux avions, il prend le temps de s'occuper de nos clients. Il vient de procéder à une restructuration assez intéressante en enlevant plusieurs couches à une organisation jusqu'alors très pyramidale et vient de placer deux Français à des postes importants, notamment celui de la R&D pour la 5G. S'agissant précisément de la 5G, les engagements qui avaient été pris semblent tenus – en tout cas, on a mis aux manettes les gens qui vont bien. Malheureusement, en dehors de la 5G, il n'y a pas de Français aux postes vraiment décisionnels – tout au plus en trouve-t-on aux niveaux N-3, N-4, N-5 –, ce qui fait que la stratégie ne vient pas de France.