Il ne s'agit pas d'être pour ou contre les avancées technologiques qui permettraient notamment le vote à distance, mais d'appréhender la complexité de cette dimension de notre activité.
Tels que nous les avons utilisés, les outils de visioconférence nous interdisent de nous couper la parole, voire de joindre le geste à la parole, bref de donner à nos débats une dimension plus humaine. En revanche, la téléprésence le rend possible. Si nous n'intervenons pas tous dans les mêmes conditions, c'est aussi que nous ne sommes pas équipés de la même manière ou formés à l'usage de certains outils ; en outre, le réseau n'est pas de même qualité partout. L'Assemblée peut faire avancer les choses. Rien n'interdit de faire vivre numériquement nos rites de procédure, en créant un règlement intérieur numérique.
Le Graal des logiciels n'existe pas, mais nous pouvons nous appuyer sur un ensemble, nous permettant notamment de travailler et de délibérer publiquement ou non. Le vote public à distance est beaucoup plus facile à mettre en œuvre que le vote secret, qui nécessite des procédés techniques d'identification dont le service public ne s'est pas encore doté.
Certains peuvent être tentés de détourner nos échanges, mais l'essentiel est de rassurer ceux de nos collègues et de nos concitoyens qui s'interrogent sur ces nouveaux outils. Réfléchissons à leur gouvernance pour ne pas créer une boîte noire source de nouvelles complexités.