Intervention de Frédéric Gueudar-Delahaye

Réunion du jeudi 19 avril 2018 à 14h30
Mission d'information sur le suivi des négociations liées au brexit et l'avenir des relations de l'union européenne et de la france avec le royaume-uni

Frédéric Gueudar-Delahaye, directeur des pêches maritimes et de l'aquaculture :

C'est un atout, effectivement, mais il n'est pas formidable et nous avons le sentiment qu'il ne sera sans doute pas suffisant si l'on se limite aux produits de la mer. Dans ce secteur, nous sommes très dépendants. C'est d'ailleurs l'un des seuls points sur lesquels les Britanniques ont à gagner – et ils ne se sont pas privés de le mettre en avant lors de la campagne sur le Brexit. En revanche, ils ont à perdre en matière de commerce. Or nous avons un doute sur l'équilibre entre les deux. Nous pensons qu'ils ont moins à perdre en matière de commerce des produits de la mer qu'ils n'ont à gagner ou qu'ils n'estiment avoir à gagner en matière de gestion des pêches. En tout cas, nous avons moins à gagner à leur refuser l'accès aux produits de la mer sur notre marché que nous n'avons à perdre sur les questions de ressource.

Il est fondamental de prendre conscience que nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir une négociation séparée sur la pêche, dans ses aspects de production comme de marché. Cet enjeu a été bien pris en compte au niveau interministériel et par le Gouvernement. Nous savons que nous sommes en faiblesse. En revanche, dans tous les autres volets de la négociation sur le Brexit, ce sont plutôt les Britanniques qui sont en situation de faiblesse, avec parfois d'énormes risques pour leur économie. Il s'agira donc de raccrocher la négociation sur la pêche à d'autres enjeux. C'est ce qui s'est passé dans les discussions pour obtenir la période de transition. Si les négociateurs ont pu balayer l'ensemble des revendications britanniques sur la sortie immédiate de la PCP et la récupération immédiates de leurs prérogatives, c'est bien parce que les autres enjeux étaient beaucoup plus importants. Les Britanniques n'ont pas hésité à faire ce que craignent les pêcheurs français, à savoir sacrifier la pêche par rapport aux autres enjeux. Dit de façon très égoïste, notre intérêt est de faire en sorte de placer la pêche le plus haut possible dans nos enjeux, afin que les Britanniques ne puissent pas suivre dans leurs revendications dans ce domaine.

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