Intervention de Gérard Romiti

Réunion du jeudi 19 avril 2018 à 14h30
Mission d'information sur le suivi des négociations liées au brexit et l'avenir des relations de l'union européenne et de la france avec le royaume-uni

Gérard Romiti, président du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) :

Nous avons presque tout envisagé. Nous avons aussi misé sur l'association de neuf États membres dans l'EUFA. Le Portugal n'est pas entré parce qu'il n'en avait pas les moyens et sans doute moins d'intérêt. L'Italie n'y avait pas non plus d'intérêt. Cette union, difficile à consolider, nous a permis de comprendre que la tentation de la sortie n'était pas saine. Tous les pêcheurs n'étant pas des Européens convaincus. Et force est de reconnaître qu'à une époque, nous étions nous aussi opposés aux quotas. Mais nous y sommes venus. Cette union que nous avons créée est très importante. Elle nous permet de négocier. J'ignore si les autres filières ont fait de même. Nous comptons beaucoup sur elle. D'autant que M. Barnier ne représente pas que les intérêts français. Il nous l'a bien fait comprendre il y a six mois. Sachez que la profession des pêcheurs, que nous représentons, avait écrit au président Hollande deux mois avant le Brexit en lui suggérant de nommer des « représentants Brexit » dans les quatre régions touchées.

Nous savons que demain, la Bretagne et la Normandie seront touchées à 42 %, et les Hauts-de-France peut-être même à 60 %. Je vous ai précisé que la transformation représentait 115 000 emplois directs. La France compte 29 criées et 48 000 entreprises dans ce secteur. Même dans un scénario catastrophe, nous envisageons de ne pas complètement couper les ponts avec nos collègues britanniques. Nous sommes de toute façon en contact permanent, puisque nous sommes à vingt minutes de navigation les uns des autres.

Le principal risque serait de devoir reporter cette flotte, qui a besoin d'exister, sur les autres façades maritimes. Cela mettrait en péril le système socio-économique en place, qui se porte mieux et qui investit. Nous avons baptisé plus de bateaux ces trois dernières années qu'au cours des dix dernières années. C'est un signe. Et je tiens à vous dire que même avec un prix du gazole à la hauteur d'il y a dix ou quinze ans, lorsque nous manifestions, nous parvenons à faire face. La profession s'est organisée.

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