Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du jeudi 19 avril 2018 à 14h30
Mission d'information sur le suivi des négociations liées au brexit et l'avenir des relations de l'union européenne et de la france avec le royaume-uni

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges :

Je suis beaucoup moins compétent. Je voudrais d'abord vous remercier de nous aider à dissiper une idée que je crois fausse mais qui est très répandue, selon laquelle le Brexit ne serait une mauvaise affaire que pour les Britanniques. En réalité, vous montrez que c'est un jeu à somme négative et que nous serons perturbés en profondeur dans des circuits commerciaux éprouvés de longue date. Notre capacité de prévision est assez limitée. Quels que soient les efforts fournis par les professionnels ou les pouvoirs publics, nous constatons que de nombreuses inconnues nous échappent. Je crois qu'il faut le dire, car nous avons une bonne conscience un peu facile. Les Britanniques ont certainement fait une grave erreur en s'engageant dans cette voie, mais nous connaîtrons des perturbations que vous analysez très bien.

J'ai notamment le sentiment que nous serons confrontés à des problèmes de flux de produits, avec des risques à la fois de dumping, de substitution de produits de fausse exportation -importés à bas prix sur le marché mondial et réintroduits chez nous –, de contrôle de normes – pour le poulet chloré, etc. – ou encore de juge -nous ne savons pas quel juge sera compétent. Tout cela implique, me semble-t-il, une administration des entrées/sorties entre le Royaume-Uni et l'Union européenne incroyablement difficile. Nous ne savons vraiment pas ce que pourraient être les contrôles sur le territoire irlandais, qui ne devrait pas être une frontière mais qui devraient quand même exister entre l'Irlande du Nord et l'Angleterre. À l'opposé, Calais rencontre des problèmes d'infrastructure routière et de files d'attente, sur un fond extrêmement tendu sur le plan humain avec les questions migratoires. Nous avons le sentiment que nous nous heurterons à des problèmes physiques. Réglementairement, nous devons faire des contrôles sérieux, si nous voulons surveiller les poulets chlorés pour reprendre cet exemple. Il ne suffira pas d'apposer un tampon. Réfléchissez-vous, dans vos professions, aux mécanismes qui pourraient être les plus efficaces et les moins polluants en termes de circulation ? Le risque d'une extraordinaire viscosité des échanges est évident, indépendamment du reste. ! Nous connaîtrons des problèmes de frontières que nous n'appréhendons pas vraiment. Il faut réfléchir à des techniques de contrôle et de surveillance en amont et en aval, qui soient aussi légères que possible pour les professionnels, du transport notamment, mais qui soient dans le même temps efficaces.

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