Avec FranceConnect, l'État n'a en effet pas les moyens techniques de savoir l'utilisation que vous faites de votre identité numérique.
En second lieu, je peux vous dire, en tant que secrétaire d'État chargé de l'inclusion numérique, que ce que craint le public le moins averti, ce n'est pas que l'identité numérique soit gérée par l'État mais par les GAFA. Le fait que l'État gère l'identité semble assez naturel à toute une partie de la population, ce que m'a confirmé ma récente visite dans les Hauts-de-France, où les travailleurs sociaux et les opérateurs comme la CAF m'ont assuré qu'il était évident aux yeux des usagers que cela relevait de l'État, comme relève de l'État la carte nationale d'identité – ce qui ne signifie pas qu'il ne faille pas envisager des contrepouvoirs.
Ensuite, nous avons prévu que l'État soit fournisseur d'identité, mais qu'il puisse également y avoir des fournisseurs d'identité privés agréés par l'État, selon une certification très stricte. Cela laissera la possibilité aux gens qui craignent les éventuelles dérives de ce dernier – auxquelles je ne crois évidemment pas – de recourir à d'autres systèmes d'identité, sachant par ailleurs qu'il sera nécessaire que l'on conserve des voies d'identification physiques et matérielles, certes plus lentes mais indispensables au respect du principe d'égalité.