Intervention de Cédric O

Réunion du mardi 18 février 2020 à 17h30
Mission d'information commune sur l'identité numérique

Cédric O, secrétaire d'État chargé du numérique :

Quinze États ont déjà engagé des procédures visant à la mise en place d'une identité numérique, et la France est donc plutôt en retard dans ce domaine. L'analyse de ce qui se pratique à l'étranger et notamment dans les pays européens montre qu'il est très rare que les solutions choisies soient deux fois les mêmes, ce qui s'explique par la prévalence des spécificités locales et de la sensibilité plus ou moins forte à certains enjeux – comme, par exemple, le respect de la vie privée en France.

On cite souvent l'exemple de l'Estonie, qui n'est pas forcément le paradis que l'on décrit et qui, pour ce qui nous concerne, est une référence paradoxale : en effet, si nous opérions ne serait-ce que la moitié, voire le quart ou le dixième des recoupements de fichiers auxquels se livre l'Estonie, si le gouvernement français avait les mêmes capacités de tracking que le gouvernement estonien, nous aurions quelques problèmes avec la CNIL et avec la société civile.

Par ailleurs, les failles du dispositif et les cyberattaques dont a été victime le système estonien et qui ont nécessité le remplacement de toutes les cartes d'identité montre que ce n'est pas si simple, sachant en outre que la taille de l'Estonie et le fait que le pays est loin de posséder la même histoire administrative que la France – et donc, l'inertie qui peut en découler – font que le modèle est difficilement transposable.

S'il y avait un pays auquel je pourrais nous comparer, c'est la Belgique, qui est assez en avance non seulement dans la diffusion des cartes d'identité et de l'identité numériques, mais également dans leurs usages. Cela étant, malgré une approche assez similaire, il existe des différences par rapport à nos objectifs, de telle sorte que ce pays ne constitue pas un modèle en tant que tel.

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