Concernant la question des échéances électorales, lorsque l'association Électeurs en herbe nous a présenté son travail dans le bureau dont j'ai la responsabilité, la méthode développée nous a paru particulièrement intéressante. Nous pourrions la considérer comme périlleuse puisqu'il s'agit d'un parcours proposé lors d'un scrutin réel. Il se déploie sur l'année et est clos par une simulation de vote réalisée avec les listes des candidats tels qu'ils sont présentés au scrutin national. Nos correspondants dans les académies, notamment les personnes responsables de l'éducation à la citoyenneté, nous ont interrogés sur le respect de la neutralité de l'école face à un parcours qui offre la possibilité d'émettre un choix entre les candidats au scrutin national. La neutralité et la confidentialité du vote ne sont en réalité pas mises à mal. En outre, nous avons pu constater que lorsque cette association intervient dans un établissement, qu'elle offre un savoir, l'expérimentation d'une campagne électorale et propose de réaliser un choix éclairé, ce processus entraîne des effets positifs l'année suivante sur la participation aux élections du conseil de la vie lycéenne. Il s'agit d'un partenariat complémentaire aux programmes, dont la mise en œuvre appartient au choix des enseignants. Électeurs en herbe ne peut pas intervenir dans tous les établissements.
On peut citer également le Parlement européen des jeunes, qui propose des simulations de sessions parlementaires et met à disposition des outils de débat. L'un d'entre eux concerne l'abaissement de la majorité à 16 ans. Sur cette question, je n'émettrai pas d'avis en ma qualité de fonctionnaire. En revanche, il s'agit d'un débat au sein de la société. En outre, aucune question n'est exclue du champ des sujets pouvant faire l'objet d'un travail pédagogique en classe.
L'élection des délégués constitue effectivement la première expérience, le premier contact des élèves avec l'exercice du droit de vote. Cette élection ne pose aucun problème. Les élèves comprennent que ces représentants sont choisis pour défendre leurs intérêts. Le public est captif puisque l'élection se déroule dans le cadre de la classe. Comprendre le sens d'une instance quelque peu éloignée de la classe comme les conseils de la vie collégienne et lycéenne est moins aisé. Il incombe aux membres du personnel de l'établissement de donner un sens à cette instance, de la consulter, de la faire fonctionner en dépit des difficultés liées à l'absence de certains élèves (dans les lycées professionnels, il existe de nombreuses périodes de formation).
Didier Lacroix citait l'exemple des éco-délégués, forme d'engagement qui semble plus immédiatement suivi d'effets visibles qu'un conseil de la vie lycéenne et a fortiori qu'un conseil académique de la vie lycéenne, où les élèves qui disposent d'ores et déjà d'une appétence pour la vie politique restent majoritaires. Dans le questionnaire, vous nous posiez une question sur le profil sociologique des votants et des élus lors des différents scrutins. Nous ne disposons pas d'étude à ce sujet. Dans les conseils académiques de la vie lycéenne, des places sont réservées pour assurer la représentativité dans les lycées généraux et technologiques d'une part, et d'autre part dans les lycées professionnels et les établissements régionaux d'enseignement adapté (EREA). Nous constatons malheureusement qu'un certain nombre de sièges ne sont pas pourvus ou alors que des élèves élus ne participent pas aux séances. L'entonnoir se resserre s'agissant du Conseil national de la vie lycéenne, bien qu'il subsiste une certaine diversité. Toutefois, il s'agit d'élèves qui ont manifesté une appétence pour la représentation, pour la participation à des instances et à la démocratie scolaire au niveau national.