Intervention de Guillaume Poupard

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 14h00
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Guillaume Poupard :

Les machines à présentent en premier lieu l'avantage de reproduire les modalités classiques d'un bureau de vote. Ainsi, le contrôle d'identité demeure identique, de même que l'isoloir qui permet de s'assurer de l'absence de contrainte ou d'achat de voix pesant sur l'électeur. Par leur conception, ces machines à voter doivent permettre de s'assurer que le vote reste confidentiel et unique. Il s'agit là de questions techniques visant à reproduire les qualités d'un vote classique. D'un point de vue technologique, des attaques pourraient permettre à des tiers d'observer le fonctionnement des machines à voter. Nous disposons d'une certaine expertise concernant les menaces dites tempest, vocable qualifiant la captation à distance des rayonnements électroniques permettant d'en tirer de l'information. Si la machine est mal conçue, ce captage est possible même de l'autre côté du mur. Ce type de piratage requiert un certain savoir-faire. Toutefois, ces actions ne sont pas hors de portée.

Plusieurs questions se posent également concernant l'ergonomie de la machine afin que le vote soit sincère, c'est-à-dire que les électeurs ne soient pas trompés par des questions d'ergonomie. L'essentiel réside probablement dans une nouveauté par rapport aux machines actuelles dites à enregistrement direct. En effet, en cas de contestation, le recomptage est impossible. La machine fournira toujours le même résultat. Aucune procédure manuelle de recomptage n'est envisageable avec les machines à voter actuelles. Ce point ressort tout particulièrement de nos analyses de risque. Il ressort également de nos comparaisons avec d'autres pays que les machines à enregistrement direct sont en voie de disparition en raison d'une perte de confiance au regard des nombreuses réclamations. Je n'ai pas d'avis concernant l'abstention. Cependant, il existe un lien entre cette dernière et la confiance. Tout ce qui va à l'encontre de la confiance jouera en faveur de l'abstention. En termes de volume, le Brésil est le principal pays à utiliser ce type de machines. Cet été, le président actuel a remis en question leur fonctionnement, probablement avec l'idée d'amoindrir la confiance dans le prochain scrutin.

Il est nécessaire de permettre un vote avec un décompte électronique mais conservant une trace physique du vote de chacun sans levée de l'anonymat. Plusieurs pays suivent ces modalités. Un papier est mis dans l'urne. Cependant, il est comptabilisé électroniquement. Nous proposons une approche technique similaire sans pour autant figer les modalités. Il est nécessaire que l'électeur voie sur un papier pour qui il a voté, tandis qu'un recomptage manuel doit être possible. Ces machines ont un intérêt unique, qui est celui du dépouillement électronique. Les autres aspects de ces machines sont en réalité plus complexes, plus coûteux et constituent probablement des défauts. Toutefois, il s'avère possible de construire des machines à dépouillement automatique.

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