Intervention de Robert Bjarnason

Réunion du mardi 10 avril 2018 à 9h00
Groupe de travail sur la démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne

Robert Bjarnason, président de la fondation Citizens en Islande :

(Interprétation de l'anglais.) Nous avons créé la plateforme Your Priorities en 2008, dans le sillage de la crise financière, afin de jeter des passerelles entre les citoyens et leurs gouvernants et de bâtir la confiance citoyenne qui avait été perdue pendant la crise. Nous sommes entrepreneurs dans le secteur d'internet et avons créé cette organisation à but non lucratif pour développer des logiciels ouverts de participation citoyenne, dont la plateforme Your Priorities qui sert à produire des idées de manière collaborative – en crowdsourcing – et à en débattre. Elle comporte notamment un mécanisme de vote ouvert sur le budget et d'éducation civique, et nous utilisons également des outils d'intelligence artificielle pour renforcer l'autonomie des citoyens.

En créant un climat de collaboration entre les responsables politiques et les administrés, cette plateforme vise in fine à améliorer la qualité des décisions prises en impliquant davantage les citoyens. Depuis 2008, elle a été consultée par plus d'un million et demi de visiteurs uniques. Elle est également utilisée dans une vingtaine de pays.

Le concept de base est relativement simple : il s'agit de permettre aux citoyens de proposer des idées et de nourrir le débat par des arguments pour ou contre. C'est ainsi que les idées sont hiérarchisées par niveau de priorité, selon les votes des participants. Le but est d'optimiser le caractère constructif du débat, et non de capturer l'attention des internautes aussi longtemps que possible – à preuve, c'est une plateforme sans publicité qui, de ce fait, ne connaît aucun des problèmes que rencontrent les plateformes commerciales telles que Facebook.

L'une des principales innovations de cet outil consiste en un système de débat spécialisé. En 2009, la première version du site internet, qui jouait à l'époque le rôle de parlement fantôme – shadow parliament – appelé à débattre des textes examinés par le Parlement, utilisait un fil de discussion classique où les commentaires s'accumulaient les uns après les autres, sans classement aucun. Ce système a très vite montré ses limites, les discussions sur des sujets sérieux se transformant souvent en polémiques. Nous avons donc mis au point un système plus proche d'un débat universitaire : les arguments pour et contre sont classés dans deux colonnes différentes, ce qui permet aux participants de voter pour les arguments de leur choix et qui les oblige, plutôt que de commenter tel ou tel argument, à proposer un contre-argument en vis-à-vis. Cette manière de confronter les points de vue favorise une culture du consensus.

De tels débats permettent de faire apparaître les idées les plus intéressantes et d'enrichir les connaissances des participants. De façon générale, la co-construction favorise l'adhésion aux politiques publiques.

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