Intervention de Thierry Matta

Réunion du jeudi 24 janvier 2019 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Thierry Matta, directeur général adjoint de la sécurité intérieure (DGSI) :

Sur deux ou trois points dans votre intervention, Madame, je peux m'exprimer. Nous sommes très attentifs au contrôle en amont, comme vous disiez, de tous ceux qui veulent venir en France pour exercer leur talent, ou plutôt pour en acquérir…

Le criblage de toutes les personnes, comme Claire Landais le disait, c'est quelque chose qui n'est pas envisageable, puisque, comme le disait Xavier Inglebert, nous avons un stock d'environ 20 000 personnes. Nous pouvons mettre un coup de projecteur avec une enquête plus approfondie lorsqu'il existe de forts soupçons d'ingérence étrangère. Cela justifie que le service se saisisse du cas et soit un peu plus intrusif pour l'examiner.

Je termine sur l'aspect judiciaire. Guillaume Poupard a très bien résumé la situation : les outils juridiques dont nous disposons sont satisfaisants, de mon point de vue, il n'y a pas vraiment matière à intervention législative. Dans l'effectivité de la réponse, disait Guillaume Poupard, aujourd'hui, un attaquant français qui attaque une cible française à partir de la France, je ne dis pas qu'on le retrouve toujours, mais effectivement il prend beaucoup de risques. On arrive très fréquemment, pas toujours, mais dans la plus grande majorité des cas, à remonter jusqu'à la source de l'attaque. Quand ça vient de l'étranger, encore une fois, et là aussi Guillaume Poupard résume bien la situation, et sans même parler d'aspect judiciaire, il le disait tout à l'heure, on a systématiquement un problème d'attribution des attaques informatiques, parce qu'on ne sait jamais si effectivement l'attaquant d'origine ne se serait pas caché derrière des rebonds, s'il n'aurait pas semé lui-même de faux indices pour orienter vers une fausse direction. Dès que l'attaque provient de l'étranger, elle devient plus compliquée.

Mais on a des contre-exemples. Nous avons eu une affaire récente où nous avons pu remonter à la source de l'attaque, parce que nous étions covictimes avec un grand et très puissant allié, qui avait le même intérêt que nous, et en collaboration avec lui. Mais c'est un cas d'espèce.

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