Intervention de Jean-Marc Jézéquel

Réunion du jeudi 24 janvier 2019 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Jean-Marc Jézéquel, professeur en informatique à l'université Rennes 1, directeur de l'Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA) :

Deuxième point : on a souvent évoqué l'attractivité de la France, avec la question des chercheurs qui viennent en France. Je voudrais évoquer en sens contraire la situation des chercheurs qui vont à l'étranger. Il y a là une fuite potentielle. On s'aperçoit que certains de nos jeunes chercheurs, post-doctorants en particulier, qui ont vocation à partir à l'étranger avant de trouver un poste en France, vont dans certaines universités américaines, chinoises, etc., où très naturellement, ils délivrent tous leurs droits de propriété intellectuelle à l'université qui accueille. Sous ses attraits accueillants, celle-ci récupère pas mal d'éléments. Dans cette vision de la protection, il faut à la fois nous protéger nous, mais aussi faire en sorte que les jeunes chercheurs qui partent à l'étranger aient un bagage, une sensibilité en matière de PPST. Je voulais donner un exemple où la communication entre les services et les scientifiques est par définition difficile. Si vous regardez la manière dont est faite la gradation des risques, les critères évalués vont de 0 à 3 : 0 pour le risque nul, 1 pour un risque possible, etc. Aucun scientifique qui se respecte ne dira jamais que le risque est nul. Par construction, la gradation est donc déformée ou alors interprétée de manière bizarre. Je conteste profondément cette échelle en tant que scientifique. On connaît d'autres échelles qui sont moins mauvaises en termes de formulation. Dès le début, vous avez un problème de dialogue entre les services ; pour eux, peut-être que cette échelle fait sens, mais pour les scientifiques, elle ne fait pas sens.

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