Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 24 janvier 2019 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

Chers collègues, on voit que le dialogue et la confiance sont à établir et que le choix des mots n'est pas anodin, dans la loi comme dans les négociations. Il est temps de clore cette seconde table ronde. Comme on l'a compris, toutes ces interventions ne constituent que le début de la discussion. Il va falloir revenir plus précisément sur les questions de comparaison internationale, analyser ce qui a été pointé par les uns et les autres. Il y aura également des questions sur la méthodologie. On a bien compris que le cas des laboratoires de mathématiques est encore en suspens. Au vu de ce que nous avons entendu, je pense qu'il va falloir encore un peu de temps avant que le dialogue soit conclusif.

De façon générale, j'ai le sentiment qu'il faut bien avoir en tête : – en premier lieu, la question des spécificités discipline par discipline, qui visiblement induisent de fortes différences d'appréciations entre les comportements, les besoins et les acceptabilités ;

– en second lieu, la nécessité de combiner la question de la défense nationale avec celle de la coopération internationale forte qui règne dans les différentes sciences ; – troisièmement, la prise en compte des intérêts de défense et des intérêts économiques. Parfois on a envie de les considérer ensemble, parfois séparément ;

– quatrièmement, les questions de délais, il y a eu des confrontations de statistiques et de chiffres ; – cinquièmement, la question de l'organisation et du niveau de décision. À plusieurs reprises, ont été opposées les décisions locales, laissées à l'appréciation des acteurs locaux dûment informés, aux décisions centralisées, obtenues par l'avis d'un acteur central – le ministère. L'un et l'autre modèle ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Nous avons encore du pain sur la planche avant d'aboutir à un vrai accord, et surtout une bonne confiance sur tous les domaines dans le sujet. Nous avons vu que la question de la protection du patrimoine scientifique et technique (PPST) n'est ni totalement conflictuelle, ni totalement consensuelle. Elle est quelque part entre les deux, et il convient de faire en sorte qu'elle puisse devenir autant consensuelle que possible, aussi bien pour le bien-être de nos chercheurs et ingénieurs, que pour l'efficacité de nos procédures de défense. Nous continuerons à suivre cette problématique au niveau de l'Office parlementaire. Nous aurons certainement l'occasion d'autres échanges, avec les uns et les autres, au fur et à mesure que la discussion progressera. Il est probable que nous aurons un jour une nouvelle audition dans un format qui s'apparentera à celui-ci, mais pas trop tôt. Laissons le temps faire son œuvre pour la recherche de procédures optimisées. Dans cette attente, je vous remercie toutes et tous chaleureusement pour le temps que vous avez consacré à cette problématique capitale.

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