, a relevé que, pour se conformer à ce qu'implique l'expression « évaluation des choix scientifiques » contenue dans son sigle, l'OPECST doit analyser les différents choix qui s'offrent aux pouvoirs publics. Le risque politique est réel si l'on donne à croire que cette application est un remède miracle et qu'en fait, le dispositif ne marche pas. L'OPECST doit rappeler les incertitudes sur l'efficacité de la solution envisagée et insister sur la nécessaire cohérence entre le développement de l'application et la communication autour des conditions de son déploiement (nombre suffisant de volontaires, etc.) ; il pourrait tout à fait lancer comme message : « aujourd'hui, il n'y a pas d'obstacle éthique majeur à ce que cette expérimentation soit lancée car elle est utile maintenant et pour le futur ; mais un échec pourrait avoir des conséquences néfastes. »
Il ne s'agit pas de stigmatiser les porteurs du virus et de revenir à la crécelle dont les lépreux étaient affligés au Moyen-Âge, ou, dans un sens plus positif, de faire porter un autocollant « Je suis civique » à ceux qui installeraient l'application : une telle installation doit rester un choix individuel et secret. N'oublions pas que la fracture numérique est bien réelle, d'autant que les populations âgées, qui sont le plus à risque, sont aussi celles qui utilisent le moins les outils numériques.
En ce qui concerne les dépistages, la fiabilité des tests sérologiques industriels – différents des tests développés par l'Institut Pasteur – n'est pas encore établie et ne pourra l'être que dans quelques semaines.