a affirmé le rôle crucial de l'OPECST, notamment en un temps où le Parlement ne peut occuper les espaces habituels du débat public. Elle s'est dite gênée par le fait qu'une telle application de traçage ait été annoncée avant même que l'on sache qui l'on veut vraiment tracer.
Le confinement s'imposait, mais ne pas avoir d'immunité de groupe sera un handicap demain ; il faut donc disposer de tous les outils indispensables au déconfinement à venir. Or, pas plus tard qu'avant-hier, le ministre des Solidarités et de la santé a encore dit qu'il n'est pas utile de tester toute la population car le fait que l'on ne soit pas malade à l'instant t n'exclut pas la possibilité qu'on le soit au temps t + 1 ; mais alors, à quoi serviront tous ces outils informatiques dont on parle ? La France a une attitude paradoxale : pendant des années, elle a été d'une frilosité incroyable sur le dossier médical partagé (DMP) ; aujourd'hui, il faudrait aller très vite pour déployer un dispositif de traçage applicable à toute la population. Comme de nombreuses questions ne sont toujours pas tranchées – par exemple, le virus persiste-t-il sur les surfaces inertes ? –, on ne sait pas si le traçage des contacts sera efficace. Il vaudrait mieux mettre l'accent sur des solutions sanitaires très fortes, par exemple le port du masque obligatoire et le dépistage généralisé, plutôt que sur des outils techniques à l'efficacité incertaine.