, a salué la pertinence de cette intervention. L'Allemagne a été visiblement moins affectée que la France, où certains événements ont contribué à diffuser largement le virus, en particulier le rassemblement à Mulhouse. Avec un virus dont la propagation est si rapide, il suffit d'un événement « super-contaminateur » pour donner une dynamique très différente à l'épidémie.
La capacité de réalisation des tests est un élément essentiel dans la lutte contre l'épidémie : les laboratoires travaillent d'arrache-pied pour l'augmenter. Il faut distinguer les tests PCR (polymerase chain reaction), qui permettent d'identifier la présence du virus dans l'organisme, et les tests sérologiques, qui recherchent dans le sang la présence d'anticorps IgG et IgM, indicatifs d'une exposition passée au virus. L'immunité acquise suite à une infection n'est, pour l'instant, pas mise en doute, même s'il semble que certaines personnes guéries aient pu être contaminées à nouveau.
Le Gouvernement ne série pas les actions, au contraire. Une quantité inouïe de projets et d'initiatives sont en cours, sur l'utilisation des données de santé à des fins de traitement par l'intelligence artificielle, sur la compréhension de l'épidémie par la modélisation, sur le développement de vaccins ou de tests de sérologie, etc. Les équipes de recherche des opérateurs de télécommunications travaillent depuis plusieurs semaines, en analysant les systèmes existants, au développement de solutions informatiques. Les communautés de makers se mobilisent pour élaborer des protocoles de fabrication de respirateurs artificiels à bas coût, destinés aux situations d'urgence ou aux pays ayant des difficultés d'approvisionnement. Il n'est donc pas nécessaire de prioriser l'action publique. Tous ces projets sont menés en parallèle, et la puissance publique devra ensuite arbitrer, pour en retenir certains, afin de faire face à la situation, en fonction de ce qui est techniquement et éthiquement possible.
Pour sa part, l'Office doit identifier les différentes solutions, leurs avantages potentiels et leurs limitations. Il ne lui revient pas de donner plus de publicité au traçage qu'à d'autres techniques. Nous devons montrer au contraire qu'il faut travailler sur toutes les composantes de la solution : les tests, la sérologie, l'analyse des mouvements de population, etc. Mais l'Office doit donner un avis sur le traçage, en fonction de ce qui est techniquement possible et acceptable au plan de l'éthique. Il faut rester lucide sur les limites de cette solution. On pense qu'elle peut être utile, sans savoir dans quelle mesure. Le soin sera laissé au Parlement et au Gouvernement de trancher sur la base du rapport entre bénéfices et risques, en replaçant les enjeux scientifiques dans un cadre politique plus global. C'est ainsi qu'il faut concevoir la mission de l'Office.