, a estimé que cette comparaison était d'autant plus intéressante qu'elle rejoint certains enseignements que l'on peut tirer de comparaisons internationales. François Amblard, physicien et biologiste, directeur de recherche au CNRS, résidant en Corée du Sud, a récemment publié sur Mediapart un article intitulé « Comment la démocratie coréenne a-t-elle dompté Covid-19 ? ». C'est un récit détaillé, très structuré, de la façon dont se passe le contrôle de l'épidémie en Corée du Sud.
Il relève en premier lieu qu'en temps d'épidémie, le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC) prend le contrôle des opérations avec rang de ministère et a le pouvoir d'imposer ses décisions aux administrations, en même temps qu'il impose une doctrine sanitaire. Cette instance est d'autant mieux acceptée par la population qu'elle ne représente pas le gouvernement. L'article de François Amblard est très intéressant parce qu'il mentionne aussi cet état d'esprit confucéen qu'évoquait Pierre Médevielle, où l'intérêt du groupe se voit accorder une importance majeure, mais dans un contexte qui n'est pas celui d'un régime autoritaire. La Corée est une démocratie avec des contre-pouvoirs, elle est sortie d'une période de dictature. Pour autant, l'idée de mettre temporairement entre parenthèses les libertés individuelles pour l'intérêt du groupe est très bien acceptée par la population et cela se traduit concrètement par une grande facilité à recueillir les informations nécessaires à la lutte contre l'épidémie. Cette situation contraste fortement avec le débat difficile relatif aux libertés individuelles qui se dessine aujourd'hui en France ou en Belgique, porté par le sujet du traçage automatique.