, a noté qu'il était, pour plusieurs raisons, moins pertinent de compter en termes de vies épargnées qu'en termes d'années de vie gagnées, raison pour laquelle le débat sur la capacité du système hospitalier est majeur. Des personnels hospitaliers ont indiqué qu'en début d'épidémie ils ont été obligés, à certains moments, d'écarter de la réanimation certains patients âgés, compte tenu des faibles chances de guérison, afin de réserver les lits à des patients plus jeunes, ayant une meilleure chance de survie. Cette question du « déplacement » des décès est donc importante.
Le bilan en termes de surmortalité pourra être effectué après la crise, sachant cependant que l'épidémie de grippe semble avoir été moins forte que d'habitude cette année. Actuellement, les experts convergent sur un taux de létalité du virus proche de 0,5%. Mais il est possible qu'avec des études sérologiques plus étendues, ce taux soit révisé à la baisse. Il sera par ailleurs nécessaire de le corriger pour prendre en compte l'impact important sur le nombre de décès qu'aurait eu une saturation du système de santé, celle-ci pouvant empêcher certains patients d'avoir accès aux soins nécessaires. De ce point de vue, la polémique en cours sur l'éventuel excès de pessimisme des estimations présentées par les modélisateurs n'a pas encore d'issue très claire.