, a noté que la situation de la Suède est un exemple patent du débat sur l'efficacité des modèles, ce pays n'ayant pas considéré qu'ils donnaient un fondement suffisamment solide à un confinement. Il est vrai que le nombre de décès y est très inférieur à ce que l'on pourrait attendre en l'absence de contre-mesures, mais la croissance de l'épidémie y semble incontrôlée, si bien que rien ne permet de penser que ce pays soit tiré d'affaire.
Sur ce plan, en France, les modélisations disponibles dans les semaines et les jours précédant l'entrée en confinement n'ont pas été prises en compte dans la décision. Elles apparaissaient trop abstraites et le souvenir des dernières épidémies nées en Asie a certainement influé, consciemment ou inconsciemment, sur la réponse de la puissance publique à des prévisions jugées alarmistes. À l'époque, le virus s'était en effet avéré beaucoup moins néfaste et virulent que prévu, si bien que le grand plan Bachelot était apparu très excessif.