. – Initialement, les Allemands se sont dirigés vers une approche centralisée, similaire à celle de l'INRIA et coordonnée avec les experts de cet organisme. Par la suite, une campagne médiatique pas toujours honnête a opposé les tenants de la centralisation à ceux de la décentralisation. Sans que l'on sache précisément qui était à l'origine de cette campagne, on imagine bien à qui elle a pu bénéficier, d'autant qu'elle a tiré parti d'une certaine forme de confusion dans la communauté scientifique. Dans ce contexte, l'Allemagne a alors souhaité promouvoir un système décentralisé. Cependant, les Allemands se rendent compte peu à peu des désavantages d'un tel système en termes d'efficacité et de perte de souveraineté vis‑à‑vis de Google et Apple. Aujourd'hui, nul n'est capable de prévoir quelle sera la solution définitivement adoptée en Allemagne. Un autre avantage de « Désiré» est qu'il permettrait à tout le monde de sortir de ce débat par le haut.
Cela étant, le 2 juin, c'est bien le protocole « Robert » qui sera implémenté, et non « Désiré ». Une pression maximale repose sur les équipes de l'INRIA et les équipes de développement – qui incluent d'ailleurs des équipes de sociétés privées. Les personnes qui travaillent sur cet ensemble sont de haute qualité. La pire des décisions serait de développer trop rapidement une solution inaboutie, qui occasionnerait de vrais problèmes de sécurité, ou pourrait même ne pas fonctionner. « Désiré » est une belle idée, mais il faut s'assurer techniquement de son caractère implémentable et de sa sécurité d'ensemble.
Finalement, il m'apparaît nécessaire de conserver à court terme le protocole « Robert », tout en gardant une vigilance sur « Désiré ». S'il est ensuite possible d'embarquer les autres pays européens tout en bénéficiant d'une meilleure coopération d'Apple et Google, nous aurons atteint notre objectif. J'insiste sur le fait qu'une décision politique consistant à nous mettre la pression pour implémenter « Désiré » le 2 juin serait une erreur.