Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 28 mai 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

Monsieur le président, Monsieur le directeur général, bienvenue dans cette salle. Ce sera la treizième fois aujourd'hui que nous entendons les représentants de l'ASN à l'occasion de la présentation de leur rapport annuel sur l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, conformément à la loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière de nucléaire. Le président Longuet évoquait il y a quelques instants l'importance capitale de la transparence sur ce sujet si sensible qu'est le nucléaire, qui a d'ailleurs été à l'origine de la naissance de l'OPECST dans les années 1980, même si l'Office s'est par la suite beaucoup diversifié dans ses intérêts.

Cet exercice de transparence devant la représentation nationale, dont nous avons vu à plusieurs reprises l'importance, intervient pour la bonne cause. Lors de la séance de l'an dernier à laquelle faisait référence le président Longuet, réunissant EDF et ORANO et à laquelle vous participiez, la dialectique était assez vive sur les questions de sûreté. Ces sujets qui intéressent à la fois la souveraineté en matière d'énergie et l'information de la nation, nous les abordons aussi souvent que nécessaire, dans un souci de transparence et de responsabilité.

Je remercie de leur participation le collège des commissaires de l'ASN, c'est-à-dire Sylvie Cadet-Mercier, Lydie Evrard, Philippe Chaumet-Riffaud, Jean-Luc Lachaume et le président Bernard Doroszczuk, ainsi que le directeur général Olivier Gupta.

Les messages que je retiendrai de votre dernière intervention devant l'Office sont majeurs. L'un concernait la question de l'anticipation des mesures de sécurité et de radioprotection, dans un domaine où le temps long est clé. C'est même un temps incroyablement long puisque les dossiers couvrent des décennies, sinon des siècles. S'il s'agit d'évoquer la décroissance de l'activité des déchets nucléaires, l'ordre de grandeur est encore bien plus grand. Ce domaine défie l'imagination et a trait aussi bien à la science qu'à l'éthique.

Nous avions un deuxième message majeur sur la question du maintien des marges pour la sûreté, dans un contexte où nous avons trop souvent l'inclinaison d'aller au plus efficace.

Le troisième message concernait le renforcement des compétences au sein de la filière. Au cours des dernières auditions, nous avons vu systématiquement s'inviter des problèmes qui n'étaient pas scientifiques ou technologiques, mais des difficultés d'ingénierie et de mise en œuvre, d'industrialisation et de savoir-faire. À coup sûr, ces questions vont se réinviter dans le débat.

Monsieur le président, nous comptons sur vous pour un exposé clair, précis et sans fard de la situation de la sûreté et de la radioprotection au cours de l'année écoulée. Nous serions notamment intéressés de connaître l'avancement du chantier du réacteur EPR de Flamanville.

Nous serons aussi attentifs à vos propos concernant les répercussions de la crise sanitaire sur votre fonctionnement, et à toutes les réflexions que cette crise vous a inspirées. Nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer ce sujet lors d'une audition récente de l'IRSN consacrée aux incendies dans la région de Tchernobyl. Nous avions constaté toute la fierté de l'IRSN d'avoir réussi à maintenir sa qualité de service pendant la crise. Il est important que les institutions parviennent à faire face en toutes circonstances, dans des matières aussi cruciales que le nucléaire.

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