Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 18 juin 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

Cette réunion de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques sera principalement consacrée au coronavirus. Nous sommes ici dans un contexte très différent de celui qui était le nôtre lorsque nous avons procédé à la première audition de l'Académie nationale de médecine, qui s'était déroulée en plein cœur de l'épidémie. Tous les sujets que nous avions abordés alors : tests, masques, politique de dépistage, traçage, etc., avaient un relief bien plus saillant et critique qu'aujourd'hui. Cette audition était remarquable par le tour d'horizon auquel elle avait permis de procéder, et la façon dont elle avait abordé tous les sujets. L'audition de ce jour a pour objet de présenter l'état actuel de la recherche en biologie – santé.

Ces derniers mois, il a été très impressionnant de constater à quel point la Covid‑19 nous a conduits à explorer une grande variété de sujets scientifiques complètement inattendus, dans les domaines de la biologie, de la chimie, de la médecine, des statistiques et de l'informatique.

Il a également été très marquant d'observer à quel point la science s'est retrouvée sous les feux des projecteurs. Elle ne s'est d'ailleurs pas toujours montrée sous son meilleur jour, en tout cas pas de façon facilement compréhensible du point de vue du débat public. Les polémiques ont été nombreuses, et la réputation de certaines institutions ressort très écornée de cette crise. Je pense notamment à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi qu'à des revues scientifiques comme The Lancet ou le New England Journal of Medicine. De nombreuses interrogations se sont faites jour sur la pratique scientifique, avec tout à la fois le constat d'une très grande rapidité dans l'instruction des dossiers et d'une grande confusion. Il est apparu que les institutions scientifiques ne donnent pas leurs meilleurs résultats lorsqu'elles travaillent sous pression, et encore moins quand elles se retrouvent au cœur d'une actualité polémique. Nous aurons fort à faire, dans les semaines et mois à venir, pour tirer toutes les leçons de la séquence très intense que nous avons traversée, et de la période actuelle.

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