Intervention de Patrick Netter

Réunion du jeudi 18 juin 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Patrick Netter :

L'Europe est quasiment absente du projet de LPPR. Nous préconisons une véritable stratégie pour permettre un retour sur investissement de la France à l'Union européenne, avec une aide marquée à la compétition des équipes françaises à Horizon 2020 et à l'ERC, surtout l'encouragement à un plus grand nombre de candidats français à ce dernier. Nous souhaiterions ainsi que l'ANR apporte son soutien aux candidats classés A mais non retenus, afin qu'ils puissent à nouveau se présenter l'année suivante.

Nous appelons également de nos vœux la mise en place d'une organisation unifiée pour une politique commune à l'Europe, regroupant universités et organismes, afin de pallier l'absence actuelle de coordination. Nous proposons notamment de créer un poste de représentant pour la recherche à l'Union européenne, entouré d'une équipe et nommé par le Premier ministre, auquel il rendrait compte.

Nous souhaiterions, pour conclure, dessiner quelques perspectives. L'Académie nationale de médecine attire votre attention sur un certain nombre de points critiques figurant dans le projet de LPPR, en particulier l'absence de mesures réelles dans le domaine déclaré prioritaire de la recherche en biologie‑santé.

Elle regrette notamment un ajout général de couches administratives nouvelles sans en supprimer d'anciennes, une absence d'engagement sur le redressement des moyens alloués à la biologie‑santé, qui ont atteint en 2019 le point le plus bas en douze ans, ainsi qu'une absence de coordination nationale des organismes et agences par les scientifiques eux-mêmes, avec une désorganisation qui a conduit à la catastrophe des essais cliniques sur la Covid‑19, alors même que ce rôle est en principe celui dévolu aux alliances. Patrick Berche, présent ce matin parmi nous, pourra répondre à vos éventuelles questions sur le sujet de la recherche en lien avec la Covid‑19.

De nombreux travaux ont été menés sur la Covid‑19 dans le monde, avec 365 essais cliniques en France et 415 aux États-Unis. Cette crise démontre qu'il y aurait de nombreux éléments à modifier dans le domaine de la recherche. Ceci pourrait notamment passer par la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, qui comporte déjà de nombreux éléments intéressants, mais à laquelle il serait possible, comme nous avons tenté de vous le démontrer, d'apporter des améliorations.

L'Académie nationale de médecine remercie l'OPECST, et notamment son président et son premier vice-président, pour l'attention portée à sa production et renouvelle sa volonté de poursuivre cette collaboration, en apportant aux parlementaires toutes informations utiles sur les problématiques de santé et de recherche en biologie‑ santé.

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