Les essais cliniques français sont un échec complet. La grande avancée concerne les traitements symptomatiques. Les Anglais mènent un essai randomisé en double aveugle avec 2 000 patients qui reçoivent une petite dose de corticoïde, la dexaméthasone, pendant dix jours, et 4 000 témoins. Il a montré que la dexaméthasone entraîne une baisse de la mortalité de 15 à 30 %. Nous utilisons également en France la dexaméthasone en réanimation depuis plusieurs mois, à petite dose, mais n'avons rien prouvé. Ce sont donc les équipes anglaises qui vont publier des articles dans les meilleurs journaux. Actuellement, nous sommes en train de discuter de cet essai sur la base d'un communiqué de presse qu'elles ont envoyé. Nous n'avons pour l'heure pas vu la publication scientifique. Il n'y a eu aucune relecture de ce papier. On note parallèlement 40 000 publications depuis janvier, dans lesquelles il est très difficile de se retrouver. Chacun connaît par ailleurs les dérives du Lancet et du New England Journal of Medicine, qui ont retiré leurs papiers. La publication scientifique traverse actuellement une sorte de chaos. Les Anglais ont tiré leur épingle du jeu avec leurs essais sur la dexaméthasone, alors que nous n'avons en France aucune réponse, alors même que nous appliquons cette démarche depuis des mois.