Lorsque j'ai pris en charge pour l'Inserm le programme ATIP-Avenir, j'avais exactement cette réflexion, avec l'idée toutefois d'y apporter des nuances. Après trois ou quatre ans d'exercice, il ne faut aucune nuance. Dans un pays où, dans le domaine de la biologie‑santé, la règle est l'immobilité dans 95 % des cas, il n'y a pas d'autre solution que d'imposer une règle drastique si l'on veut que la situation évolue vraiment. Peut-être pourrons-nous, dans une dizaine d'années, lorsque nous serons devenus intelligents de ce point de vue, introduire une certaine souplesse ; mais ceci impose de passer par une étape plus directive. La mobilité est parfois un souci, mais il existe une telle immobilité dans notre système hospitalo-universitaire qu'il faut l'imposer. Certains centres hospitalo-universitaires ont voulu fonctionner par appel d'offres, mais ceci ne marche pas, car cette démarche ne fait pas partie de notre culture. Faire évoluer cette culture implique de recourir à des règles rigides.