Il s'agit de notre première réunion en présentiel depuis près de quatre mois. Pendant la période de confinement, nous n'avons pas chômé. L'Office s'est adapté. Il s'est réuni à quatorze reprises, pratiquement chaque semaine. Certains de nos collègues rapporteurs ont procédé à de nombreuses auditions, presque toujours en visioconférence. Au total 120 auditions ont été menées, dont 77 sur la pollution plastique, par Philippe Bolo et Angèle Préville, qui ont réalisé un travail considérable. Ce total est certainement sous-estimé par rapport à l'ensemble des contacts pris.
22 auditions concernaient la veille sur la Covid-19, qui a donné lieu à sept notes consacrées à un point général sur le virus, sa propagation et la situation de notre pays à la fin du mois de mars, aux traitements, vaccins et moyens de dépistage, à l'utilisation des technologies de l'information pour limiter la propagation de l'épidémie, à la modélisation épidémiologique, aux interactions avec la pollution de l'air et les gaz à effet de serre, à l'impact de l'épidémie sur les enfants, et aux enjeux d'une généralisation du port des masques. Ces sujets scientifiquement délicats ont fait l'objet de grandes discussions publiques, voire de polémiques.
Ce matin nous nous intéressons aux aspects sciences humaines et sociales de l'épidémie, un champ moins souvent abordé par l'Office, mais qui n'en est pas moins extrêmement important et intéressant. C'est l'une des grandes orientations de la nouvelle mandature de l'Office, qui a motivé le recrutement d'une conseillère scientifique en juillet 2019. Les médias s'intéressent eux aussi à ces débats. Ainsi, ce matin Étienne Klein évoquait à la radio notre rapport à la science, les questions d'épistémologie, les controverses scientifiques et la diffusion des fausses nouvelles, autant de sujets abordés dans un livre qu'il vient de publier.
Ces aspects sciences humaines et sociales se sont invités dans un nombre considérable de champs : les conséquences de l'épidémie sur nos vies, nos habitudes, nos relations, nos interactions sociales, l'attention portée aux personnes vulnérables, le rôle de certains professionnels, la perception du travail, la hiérarchie des métiers, la consommation, les transports, les loisirs, etc. Tous ces aspects ont été bouleversés par la crise de la Covid-19. Ces bouleversements vont sans doute aller bien au-delà de ce que nous entrevoyons aujourd'hui.
C'est donc avec intérêt qu'avec Gérard Longuet nous avons accueilli la proposition de Pierre Ouzoulias de travailler sur plusieurs thématiques liées aux conséquences de l'épidémie : notre quotidien, nos activités professionnelles et sociales, etc. Les aspects que nous examinons aujourd'hui, les rites funéraires et les cultes, ont subi de fortes contraintes durant toute cette période, nécessitant un important travail d'adaptation de la part des institutions et de la société. La quantité d'auditions effectuées était à l'image de la richesse de ces sujets. Ce travail est réalisé en sortie de crise, « à chaud ». Nul doute qu'avec un peu de recul nous apprécierons d'autant mieux l'impact de la Covid-19. Je salue l'efficacité, l'ambition et la rapidité avec laquelle notre collègue Pierre Ouzoulias a travaillé.
J'insiste sur l'importance de l'apport des sciences humaines et sociales, matérialisé par cette contribution de Pierre Ouzoulias aux travaux de notre Office. Je ne doute pas que ce soit le prélude à de nombreux autres travaux à venir sur ces thèmes, ainsi que sur l'interaction entre sciences dures et sciences humaines et sociales, que nous ne devrions jamais perdre de vue.