. – Les malades ont certes vécu une expérience d'isolement qui leur a donné le sentiment d'être enfermés dans une bulle. Mais la consigne a très vite circulé sur les réseaux sociaux d'emporter un smartphone avec soi à l'hôpital. D'ailleurs, si les deux premières semaines ont été consacrées prioritairement à la recherche de masques et de sur-blouses, parfois collectés auprès d'entreprises, des dons de tablettes ont ensuite été organisés au bénéfice des hôpitaux. Ainsi équipés, ceux-ci ont pu mieux répondre à la préoccupation de l'isolement. Toutefois, je comprends que des malades aient pu éprouver l'influence de ce dernier.
Vous avez évoqué la gestion du dépositoire funéraire de Rungis, qui a péché par manque d'habileté. Dans ma circonscription du Bas-Rhin, ce ne sont pas des équipements fixes, mais mobiles, qui ont été réquisitionnés. Au demeurant, dans ma famille proche, nous avons déploré un décès. Nous avons suivi pour le défunt le rite funéraire habituel, à savoir l'inhumation.
J'ai cependant cru comprendre que la marche à suivre pouvait varier selon l'hôpital où intervenait le décès. Si les créneaux disponibles rendaient possible une crémation, certains hôpitaux ont pu retenir cette option, sans trop poser la question aux familles. Possédez-vous des éléments à ce sujet ?
Dans ma famille, l'inhumation a eu lieu dix jours après le décès. Quant au premier mort dans ma commune, son urne funéraire n'a été déposée dans la tombe que vendredi dernier. Cette incapacité de faire le deuil représente quelque chose de terrible pour les familles. Il y a aussi les délais administratifs qu'elles ne maîtrisent pas. À leurs yeux, ils participent d'une nébuleuse étonnante.
J'en viens à la décision d'organiser une commémoration de l'épidémie ou d'établir des mémoriaux. À mon sens, elle recèle le risque que des noms soient oubliés sur la liste des victimes, comme c'est souvent le cas. On évoque cependant aussi la possibilité d'une commémoration qui aurait lieu à l'occasion du 14 Juillet. En connaîtriez-vous déjà les contours ?