Intervention de Pierre Ouzoulias

Réunion du jeudi 2 juillet 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Pierre Ouzoulias, sénateur, rapporteur :

Ce rôle de médiateur irremplaçable a été absolument exceptionnel. Les trois religions du livre nous ont indiqué qu'il y avait eu très peu de cas d'obstruction par rapport aux règles : un cas éventuel dans une mosquée à Nanterre et deux pour le culte catholique. Le Grand rabbin a précisé que certaines communautés avec lesquelles il n'est pas tout à fait en lien ont également interprété de façon un peu particulière les mesures sanitaires. Mais de façon très générale, l'acceptation par les communautés religieuses a été large et unanime.

Pour la religion catholique, il y a eu quelques difficultés d'acceptation de normes réglementaires, notamment une saisine du Conseil d'État par Civitas et le Parti chrétien démocrate, au sujet de dispositions imposées par le ministère de l'Intérieur. Ils ont obtenu gain de cause, puisque le Conseil d'État a estimé qu'il y avait eu, de la part de l'État, un abus de pouvoir, avec l'interdiction des rassemblements dans des églises qui n'ont jamais été fermées, et dans lesquelles chaque paroissien pouvait pratiquer un rite personnel. Ce point montre qu'anciennement et historiquement, ce qui peut se comprendre, les relations peuvent être difficiles entre certaines parties du culte catholique, très minoritaires, et le Gouvernement. Mgr Rougé a répété à plusieurs reprises qu'il souhaite que soit réaffirmé que « la doctrine catholique insiste sur la liberté de l'église à l'égard des autorités publiques, quelles qu'elles soient ». Il souhaite que le culte catholique soit complètement responsable dans l'interprétation des rites sanitaire et que l'État n'aille pas jusqu'à imposer certaines formes de rite et à en interdire d'autres. Il estime que l'État est allé trop loin, et je le suis complètement.

Les rites ont montré qu'ils sont totalement responsables, conscients de l'utilité et de l'importance des mesures sanitaires, ainsi qu'en capacité de les transcrire en fonction de la pratique des croyants, si bien que l'État n'a pas à descendre jusqu'à ce niveau de prescription. Je pense qu'il est important, dans le rapport apaisé des Églises et de l'État, que ce dernier reste à un niveau de prescriptions générales supérieures.

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