Intervention de Antoine Herth

Réunion du jeudi 2 juillet 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth, député :

Ce rapport est passionnant. J'ai observé les évolutions des pratiques durant la crise, par exemple concernant la messe à la télévision. J'ai vu comment les célébrants tâtonnaient, avec la volonté de ne pas faire d'erreur dans les nouveaux gestes imposés par la situation de crise de la Covid-19, comme oublier de mettre du gel hydroalcoolique avant de transmettre le calice à un autre officiant. On a senti durant la crise une Église qui cherchait ses marques, avec beaucoup de bonne volonté, pour que les choses se passent bien.

J'ajoute un commentaire : la crise de la Covid-19 en Alsace est partie du grand rassemblement organisé par l'Église évangélique La Porte Ouverte, qui a constitué le premier cluster. Mais ce sont moins les gestes du culte qui sont en cause dans la diffusion du virus, que ce qui se passe autour et après le culte. À l'occasion de célébrations religieuses comme des inhumations, nous avons observé plusieurs clusters. Parfois même, les clusters ont été générés par des fêtes de famille, des pots, des barbecues, ou encore des réunions publiques organisées dans le cadre des élections municipales.

L'idée selon laquelle la crise de la Covid-19 a vu apparaître un réflexe concordataire est assez juste. À la cathédrale de Strasbourg a été organisée la semaine dernière, en présence des autorités civiles, une cérémonie œcuménique permettant à l'Alsace de pleurer les morts de la Covid-19. J'ai communiqué sur les réseaux sociaux et beaucoup de gens m'ont fait des retours positifs et émouvants, rappelant la nécessité de faire le deuil dans un geste collectif de commémoration.

La crise a montré une cassure dans les pratiques religieuses. En Alsace, il existe une tradition de forte présence dans les églises, bien au-delà du cercle familial, lors des cérémonies d'obsèques, pour accompagner le défunt en prenant collectivement en charge le deuil. Avec la crise, cela n'a pas été possible. Nul ne sait si cette tradition ne sera pas cassée par la crise.

L'impact de la crise de la Covid-19 sur les finances de l'Église est aussi à analyser. Cette question est mise à l'ordre du jour des travaux du groupe d'études à vocation internationale sur les relations avec le Saint-Siège, qui est dans les faits le groupe d'amitié France-Vatican.

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