Intervention de Philippe Bolo

Réunion du jeudi 23 juillet 2020 à 9h40
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bolo, député :

Mes deux questions ne portent pas sur des éléments financiers précis, mais renvoient plutôt à une réflexion globale sur la manière d'enclencher une dynamique large, en termes de crédits de recherche.

J'ai le sentiment qu'il existe une réelle difficulté à qualifier précisément les ressources allant vers la recherche. On observe ainsi des différences d'échelle, certains crédits sont européens, d'autres français, mais aussi des différences thématiques, certains crédits apparaissent à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), d'autres au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ou à l'Agence nationale de la recherche (ANR). Certains fonds sont différents selon la nature, fondamentale ou appliquée, des recherches effectuées. Parfois, les cibles des financements publics ne sont pas uniquement les établissements publics scientifiques et technologiques, mais aussi les entreprises, sous forme de crédits d'impôt recherche, voire les fondations d'entreprises menant des travaux de recherche. J'ai l'impression qu'il existe des zones d'ombre dans la réalité de ces moyens. Ne serait-il pas nécessaire de disposer d'une cartographie précise de ces circuits, afin de savoir qui bénéficie de quel type de crédits et d'avoir une meilleure connaissance de l'allocation des ressources disponibles ?

Nous connaissons tous la phrase prononcée en 1959 par le général de Gaulle : « Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche ». Je crois que cette idée a eu un impact fort dans l'inconscient de nombreux Français. Cette phrase est ancienne, mais je l'entends encore souvent lorsque j'évoque, en tant que député, la recherche comme l'un des piliers d'une société. Comment remédier à cette image quelque peu négative que nombre de nos concitoyens, français mais aussi peut-être européens, ont de la recherche ? Il faut avouer que certains travaux scientifiques sont relativement arides et peu accessibles : il est donc important de trouver le moyen de faire en sorte que chacun puisse comprendre leur nature, les résultats obtenus et les conséquences potentielles dans la vie quotidienne. Comment atteindre cet objectif, alors même que les réseaux sociaux colportent un grand nombre de fausses nouvelles, avec une capacité à mobiliser les esprits beaucoup plus importante que celle dont dispose la recherche ? La crise de Covid‑19 a été particulièrement révélatrice en la matière. Comment convaincre un grand nombre de Français, afin qu'eux-mêmes demandent plus de crédits pour la recherche ?

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