La recherche est non seulement un pilier pour la société, mais aussi un fleuron de la France. Malgré les difficultés et l'autodépréciation à laquelle on assiste parfois, la recherche française reste en effet l'une des recherches majeures dans le monde. Elle a réussi à se maintenir à des niveaux très élevés, en dépit de l'investissement relativement faible rappelé précédemment par Jean‑Pierre Bourguignon, de l'ordre de 2,2 % environ du PIB consacré à la recherche et à l'innovation. Il s'agit d'un aspect dont les citoyens n'ont pas suffisamment conscience. J'ajoute que l'une des particularités de la recherche française réside, ainsi que l'a rappelé l'Observatoire des sciences et technologies dans le cadre de son audition par l'OPECST, dans le fait qu'elle est très intense et impactante en mathématiques, physique et informatique théorique, c'est-à-dire dans les disciplines les plus abstraites. Ceci se traduit aussi par les performances françaises en matière d'intelligence artificielle, ce dont la population n'a absolument pas conscience.
Par ailleurs, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche française, dont on sait qu'elle a suscité à la fois attentes, débats et polémiques dans le monde scientifique et universitaire, a été présentée en conseil des ministres hier. J'ai moi-même, comme d'autres collègues scientifiques et parlementaires, été associé aux travaux préparatoires du projet de loi. Quel regard peut-on porter, depuis l'ERC et l'Europe, sur ce projet de loi français ?