Intervention de Gérard Longuet

Réunion du jeudi 10 septembre 2020 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Gérard Longuet, sénateur, président de l'Office :

. – En ma qualité de président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, j'ai le plaisir d'accueillir les membres du conseil scientifique, les uns en présentiel, les autres en distanciel, compte tenu des circonstances actuelles. Je vous remercie d'être venus nombreux pour cette réunion d'installation du conseil scientifique. Je salue mes collègues sénateurs et députés, notamment le premier vice-président Cédric Villani. Je veux rendre hommage à son autorité, à son talent et à son goût du travail collectif.

Nous sommes réunis dans la salle René Monory, grand président du Sénat qui a démontré que tous les talents pouvaient conduire à servir l'État, quelle que soit la formation, puisqu'il avait débuté comme garagiste. Cet excellent mécanicien savait faire fonctionner absolument toutes les institutions de la vie publique…

C'est donc dans cette salle que notre excellent collègue Jérôme Bignon participera à sa dernière réunion en tant que sénateur. Nous connaissons sa passion pour la science et pour sa diffusion dans les milieux politiques, afin que les décisions soient mieux éclairées.

Je veux, au nom de l'Office, remercier les membres du conseil scientifique de leur engagement. Au travers de nos sollicitations, vous aurez l'occasion de défendre la science. C'est extrêmement important. À l'origine, lors de la création de l'Office, le conseil comptait 15 membres. Ce nombre est passé à 24, la diversité des questions qui nous sont posées appelant une représentation beaucoup plus large. Le conseil scientifique a fait l'objet en début d'année de son renouvellement triennal – partiel, à l'image de ce qui attend le Sénat fin septembre : environ la moitié des membres ont été nouvellement nommés. Je remercie par ailleurs ceux qui ont accepté d'être reconduits.

L'Office a été créé en 1983, essentiellement pour éclairer le Parlement, dans un esprit d'ouverture, d'écoute et d'universalité, afin de prendre en considération toutes les opinions dans les domaines de la science et de la technologie. Sa composition est bicamérale, elle associe 18 sénateurs et 18 députés, caractéristique suffisamment rare dans nos institutions pour être soulignée. Suivant un principe d'alternance, je céderai – à regret – la présidence à un député à la fin du mois. À cet égard, je rappelle que Cédric Villani a toute la confiance de l'Office.

Nous avons vocation à travailler pour les commissions de l'Assemblée nationale et du Sénat. Nous ne les remplaçons pas. Toutes les commissions peuvent nous saisir. C'est à cette condition que nous engageons des études plus ambitieuses, qui aboutissent en général à des rapports très denses, ayant pour seul objet de donner l'état des connaissances dans tel ou tel domaine. Nous n'avons pas vocation à prendre position. Nous avons vocation à mettre à la disposition des parlementaires tous les éléments d'information qu'ils doivent détenir pour voter de manière responsable.

Nous avons réalisé plus de deux cents rapports, qui constituent un socle de références sans lequel les commissions du Parlement ne peuvent pas travailler.

L'Office a également ouvert son champ d'activité de manière à pouvoir réagir très rapidement lorsqu'un besoin d'éclairage scientifique s'exprime sur une question d'actualité. Votre rôle sera, à cet égard, absolument indispensable pour nous accompagner.

Premièrement, nous organisons des auditions publiques contradictoires sur des sujets d'actualité scientifique ou technologique. Nous l'avons ainsi fait sur un sujet brûlant l'an dernier : le lancinant problème des soudures de Flamanville. Ces auditions publiques, qui se tiennent en général à un rythme mensuel, permettent d'éclairer le Parlement sur les positions respectives des différentes parties prenantes à un sujet.

Deuxièmement, Cédric Villani, qui m'a précédé dans les fonctions de président, a lancé l'idée de notes scientifiques, documents de synthèse de quatre pages qui permettent de suivre l'actualité d'un sujet et constituent une véritable valeur ajoutée pour nos collègues qui travaillent dans les commissions.

Nous publions grosso modo une douzaine de notes scientifiques par an. Nous avons évidemment beaucoup suivi l'actualité en matière de santé depuis l'apparition de la crise du Covid‑19. Les dernières notes concernent, par exemple, les enjeux sanitaires du cannabis, les neurosciences et la responsabilité de l'enfant, les satellites et les nouveaux lanceurs ou encore les cryptographies quantiques et post-quantiques.

Les auditions publiques ont porté sur des sujets parfois très conflictuels : les fongicides SDHI ; l'hésitation vaccinale ; les soudures de l'EPR de Flamanville ; les enjeux du conseil ministériel de l'Agence spatiale européenne ; l'apport des sciences et de la technologie à la restauration de Notre-Dame de Paris, sur l'initiative de Cédric Villani. Sur ce sujet passionnant, la rencontre a montré les capacités prospectives et l'inventivité formidable des restaurateurs, très au‑delà des polémiques superficielles dont la presse s'était fait l'écho au moment du débat sur la reconstruction de la cathédrale. Nous avons également travaillé sur des sujets beaucoup plus sensibles politiquement, comme l'expérimentation animale, ou encore sur les perspectives technologiques ouvertes par la 5G. Cette dernière audition a permis d'évoquer les perspectives ouvertes, notamment en matière de connexion des objets, par cette technologie qui fait l'objet de vives critiques.

Quatre études longues sont en cours, dont certaines devraient donner lieu à la publication de rapports dans les prochaines semaines. Les études sont, en règle générale, réalisées conjointement par un député et un sénateur. Ainsi, l'étude sur l'intégrité scientifique a pour rapporteurs Pierre Henriet et Pierre Ouzoulias – je rappelle que ce dernier a aussi travaillé récemment sur les rites funéraires et sur les cultes face au covid‑19. Philippe Bolo et Angèle Préville sont rapporteurs d'une étude sur la pollution plastique. Une autre étude, dont les rapporteurs sont Thomas Gassilloud et Stéphane Piednoir, porte sur les conséquences de l'arrêt du projet de réacteur nucléaire Astrid. Enfin, Émilie Cariou et Bruno Sido travaillent sur l'évaluation du plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR).

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