. – Professeur de pharmacologie, j'ai dirigé un centre régional de pharmacovigilance. J'ai également été doyen d'une faculté de médecine et dirigé le département des sciences de la vie du CNRS. Je préside enfin le groupe de travail sur la LPPR de l'Académie nationale de médecine, créé pour proposer des mesures concrètes que nous avons publiées en décembre 2019.
La proportion des moyens publics dévolus en France à la recherche en biologie-santé est en baisse depuis douze ans. Elle est aujourd'hui inférieure à 20 %, soit la moitié de ce qu'y consacrent nos voisins. Notre groupe de travail a également analysé le positionnement international de la recherche française, en utilisant les indices normalisés de citation. Il apparaît que notre pays est devenu une puissance moyenne en biologie-santé, passant en quinze ans de 4,5 % à 3 % des publications mondiales, soit un recul de la sixième à la neuvième place, entre l'Italie et le Canada. La recherche médicale a reculé dans les mêmes proportions, avec une disparité en fonction des disciplines.
Plus inquiétant encore, dans le domaine de l'innovation en santé-médecine, la France n'est qu'en seizième position ; elle figure à la même place médiocre dans le classement de la réponse au covid‑19. Dès le début de la pandémie, l'Académie de médecine a créé un groupe sur le sujet, émettant de fréquentes recommandations reprises par les médias.