. – Je suis directeur de recherche émérite au CNRS, en poste au département informatique de l'École normale supérieure. Je fais également partie d'une équipe au sein de l'Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique).
Je conduis depuis 35 ans des recherches en robotique. J'ai ainsi travaillé, dès 1997, sur le parking automatique de robots mobiles avant de m'orienter, voici une quinzaine d'années, vers la robotique humanoïde, concevant des robots anthropomorphes susceptibles de marcher, de monter des escaliers ou de saisir des objets. La robotique, c'est une machine contrôlée par un ordinateur qui doit faire face aux lois de la physique – ce qui ne relève pas, à mon sens, de l'intelligence artificielle.
Je souhaite revenir sur l'éthique de l'expression scientifique. Le discours sensationnaliste faisant de la robotique le futur de l'humanité est très bien accueilli par les médias. Mais ce n'est pas en présentant un robot comme une simple machine articulée obéissant à des ordres que l'on passe à la Une des journaux.