. – Je suis historien, spécialiste des populations et des sociétés européennes et ultramarines à l'époque moderne. Je m'intéresse tout particulièrement à la famille. Je suis très heureux d'incarner la dimension sciences humaines et sociales (SHS) au sein du conseil scientifique. Je suis par ailleurs directeur de l'un des dix instituts du CNRS, en charge des 300 unités de recherche en sciences humaines et sociales.
Contrairement à une idée reçue, nous sommes parmi les références mondiales dans bien des domaines de cette discipline. C'est le cas en archéologie, en linguistique, en économie. Certains des grands courants de pensée mondiaux sont très ancrés en France.
Sur l'organisation de la recherche en France, la question des moyens est vraiment centrale pour éviter un décrochage. Néanmoins, cette organisation permet de faire de la science remarquable.
L'Institut des sciences humaines et sociales du CNRS (INSHS) est un excellent lieu d'observation pour suivre les évolutions des relations entre la science et la société. C'est un sujet que la plupart d'entre nous ont abordé, sous des angles différents, avec, en particulier, la question du transfert du monde scientifique vers le monde politique. Il nous faut mettre les citoyens au cœur de notre action, notamment au travers de l'éducation scientifique. Le CNRS a vraiment l'ambition d'apporter une culture scientifique en appui des politiques publiques.
Nous essayons également de développer le modèle de la recherche-action avec différents ministères.
Nous sommes au cœur d'une évolution majeure depuis quelques années. Devant les défis qui nous sont proposés, tels que le changement climatique, la biodiversité, l'immixtion du numérique, on voit apparaître la nécessité d'embarquer les SHS.