. – Il y deux grandes thématiques que je voudrais aborder.
Tout d'abord, la crise sanitaire que nous traversons, dans ses deux temporalités : l'urgence et le temps long. Celui‑ci seul nous permettra de mesurer les conséquences de cette crise, qui nous a déjà montré tout ce qu'il y avait de dysfonctionnel dans nos politiques publiques et notre organisation.
La seconde thématique, c'est tout ce qui tourne autour de la mémoire. Vous le savez, c'est un processus social, où des souvenirs individuels sont formés par des interactions sociales. Pour moi, cette question, qui doit intégrer l'apport des sciences cognitives, est fondamentale. Il y a beaucoup de groupes de travail aujourd'hui sur les attentats de 2015, la mémoire de l'esclavage, les génocides, autant de sujets qui suscitent la controverse, qui ont une forte résonance dans l'espace public, et qui interrogent la relation des citoyens à la République. Il ne faut pas perdre de vue ces questions, y compris, et même surtout, durant la crise sanitaire. Interroger ces mémoires nous permettra de penser le rapport à la cohésion sociale. C'est un défi majeur.