. – Mon cher Raja, en ce qui me concerne, je suis une « astronaute émérite », retraitée de l'Agence spatiale européenne. Ce débat a été vraiment très riche et je vous remercie tous de votre écoute et de vos expressions.
Pour conclure, je vais prendre un peu de distance. Ce que je veux proposer au conseil permet d'assurer une forme de convergence.
Vous avez tous beaucoup évoqué la relation science-société, mais vous avez assez peu parlé d'éducation. Il n'y a pas dans notre assemblée de chercheur spécialisé dans les sciences de l'éducation. C'est un sujet tout à fait fondamental : comment développer l'esprit critique et la curiosité ? Nous devons nous pencher sur la place des sciences dans le système éducatif, en intégrant la problématique des inégalités, du manque de diversité.
Ma deuxième idée force, c'est de pousser l'Office à mener une véritable réflexion prospective, avec une méthodologie bien établie. C'est ce que l'on appelle scientific foresight. Pendant la récente crise sanitaire, nous nous sommes aperçus que nous étions complètement démunis. Nous devons apprendre à anticiper tous les scenarii pour permettre aux politiques de mieux se saisir des problèmes auxquels ils doivent faire face. La prospective existe certes, mais l'Office doit sans doute y prendre toute sa part, en s'obligeant à appréhender les problématiques à 360 degrés, du scientifique au juridique, en passant par la technologie. Je le répète, nous devons envisager tous les scenarii pour ne pas être démunis quand la crise survient. Cela oblige à réfléchir à un programme de travail cohérent, en ayant toujours à l'esprit le temps long et la dimension pluridisciplinaire.