Intervention de Alain Fischer

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Alain Fischer :

Il ne faut pas oublier, à côté de ces quelques articles rétractés, qui ont beaucoup fait parler, les très nombreuses autres publications. En dépit de ces quelques accidents, qu'il ne faut pas sous-estimer, le système a tout de même, globalement, relativement bien fonctionné.

Le garde-fou, au-delà des publications scientifiques, résidera dans le fait que ces vaccins, élaborés très rapidement, sont dès aujourd'hui et vont être l'objet d'une analyse rigoureuse par les agences réglementaires, à savoir pour ce qui nous concerne l' European Medicines Agency (EMA) à l'échelle européenne et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) au niveau français. L'une des garanties tiendra au fait que les règles qui pourraient aboutir à la mise sur le marché de ces vaccins, soit sous forme de procédures d'urgence compte tenu du contexte de la pandémie, soit et ensuite selon une procédure régulière, ne dérogent pas aux éléments d'analyse sur la qualité du produit, la toxicologie, la sécurité d'emploi clinique (c'est là que l'on attend encore un peu plus d'informations) et le degré d'efficacité et de protection en fonction des diverses catégories de population. Les agences vont examiner tout cela et aucune autorisation de mise sur le marché ne sera donnée sans que des réponses n'aient été apportées à ces questions. L'OMS a d'ores et déjà donné des guidelines, qui rejoignent d'ailleurs celles existant pour d'autres vaccins, sur les conditions d'acceptabilité de la mise en place d'un vaccin contre la Covid. Pour la procédure d'urgence, la FDA a demandé qu'un certain taux d'efficacité soit démontré, qu'une protection soit garantie contre les formes les plus sévères et que l'on dispose au minimum de deux mois de recul. Même si ces éléments peuvent être discutés (le recul de deux mois est-il suffisant ?), ils constituent néanmoins des garde-fous assez solides. Pour la France, il faut compter sur deux niveaux d'évaluation, l'un à l'échelle européenne, l'autre nationale. L'EMA et l'ANSM travaillent sur ces vaccins comme elles le font habituellement sur les produits de santé.

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