Intervention de Christine Rouzioux

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Christine Rouzioux :

L'organisation de la vaccination et la logistique correspondante dépendront de plusieurs éléments, à commencer par le vaccin lui-même : une conservation des doses à -80°C ou à -20°C aura des implications différentes, dans la mesure où il ne sera pas possible d'installer partout des congélateurs pour une conservation à -80°C, même si le ministère en a déjà commandé cinquante. Le vaccin qui se conserve à -20°C serait beaucoup plus facile à distribuer sur le territoire français. Si la décision est prise de procéder prioritairement à des vaccinations dans les EHPAD, ceci demandera également une organisation spécifique.

Il faut savoir que l'Allemagne est en train de s'organiser, avec la mise en place de grands barnums de vaccination dans les villes, dont 5 sites à Berlin.

De nombreux pays envisagent par ailleurs de vacciner prioritairement les soignants et l'ensemble des personnels des EHPAD, infectés à un niveau d'environ 20 % et susceptibles de contaminer les patients. Nos études montrent toutefois que les contaminations observées dans les EHPAD viennent essentiellement des visites des familles. De nombreux manques subsistent néanmoins dans notre connaissance des circuits et des conditions de contamination. Nous effectuons en effet le tracing en aval des cas identifiés et non en amont, alors que cela pourrait nous aider à comprendre la manière dont les gens se contaminent.

La stratégie sera différente si l'on veut vacciner en population générale les personnes âgées ne résidant pas en EHPAD : je suis d'accord sur le fait que la problématique est différente pour les personnes âgées de 65 ans et celles âgées de 85 ans. Je pense que l'immunité collective n'est pas la même dans les différentes tranches de population. On peut imaginer toutefois que cette immunité collective, pour l'heure assez faible puisqu'elle serait de l'ordre de 4 à 12 % selon les villes, pourrait atteindre 50 % avec la vaccination.

Faut-il tester ou non avant de vacciner ? Faut-il vacciner quelqu'un qui a déjà été infecté ? Je l'ignore. Les modèles animaux sur SARS-CoV-1 ont montré que certaines immunisations avaient été délétères. Il s'agit d'une vraie question.

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