Intervention de Alain Fischer

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Alain Fischer :

Je souhaiterais répondre à la question importante concernant les personnes chargées de la vaccination, laquelle rejoint d'ailleurs celle de la prescription. Un certain nombre de recommandations ont été formulées sur ce sujet dans un rapport auquel j'ai participé, au début juillet 2020 entre le Conseil scientifique présidé par le Pr. Delfraissy, le comité CARE et le comité de la vaccination dont je fais partie, et accessible sur le site du ministère de la santé. Notre proposition visait à rendre la vaccination la plus aisée possible. Si l'on vaccine a priori de façon prioritaire les professionnels les plus exposés (personnels soignants, caissières de supermarchés, chauffeurs de taxis, policiers, pompiers, ambulanciers, etc.), l'idée serait non seulement de permettre aux médecins généralistes de vacciner, mais aussi aux pharmaciens, aux infirmiers, sur les lieux de travail. Il faudrait imaginer toutes les modalités permettant de se faire vacciner facilement, dans le maximum d'endroits et par le plus de personnels soignants, en veillant bien évidemment à ménager au préalable des temps d'explication et d'information complète. Ceci passe par le fait que les professionnels de santé eux-mêmes soient convenablement informés et convaincus du bienfondé de cette vaccination.

La HAS est également en train de se pencher sur cette question et va émettre un avis très prochainement, une fois la consultation en cours terminée.

Concernant les aspects économiques, je sais que l'on dispose d'une idée des prix des vaccins ARN, qui seront probablement les plus chers, de l'ordre de 30 à 40 euros, ce qui est extrêmement élevé et posera problème. Si l'on multiplie ce prix par le nombre de personnes à vacciner, on aboutit en effet à des sommes astronomiques. Il est très probable que les vaccins d'autres classes, comme les vecteurs adénoviraux ou les protéines recombinantes, seront significativement moins onéreux ; on ignore toutefois à ce jour s'ils seront efficaces. Le coût de cette vaccination pour notre société, et plus encore à l'échelle mondiale, sera, quoi qu'il en soit, loin d'être négligeable. Ceci va de pair selon moi, même si cette démarche coûte un peu d'argent à la Caisse nationale d'assurance maladie, avec la préconisation que cette dernière couvre à 100 % le prix du vaccin. Ceci me semblerait légitime dans le contexte actuel et face à la nécessité de freiner autant que possible cette pandémie et toutes ses conséquences dramatiques, et ce même si le prix des premiers vaccins sera très élevé, trop élevé. Ceci renvoie à une négociation avec les industriels.

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