.‑ Je pense également qu'il est facile de critiquer ceux qui agissent. Toutefois, le rôle de l'OPECST est aussi de conseiller le Gouvernement sur la meilleure façon d'agir. À cet égard, je souhaite insister sur trois points, avec un regard de non-spécialiste qui peut aussi permettre de faire émerger des idées neuves.
Tout d'abord, pourquoi ne partons-nous pas tout simplement d'une liste des personnes souhaitant être vaccinées, à l'instar de ce qui existe en matière de greffes d'organes ? Aujourd'hui, on met en place une logistique sans disposer d'autres informations qu'un sondage très général. Nous risquons de retomber dans les travers de la gestion de la crise du H1N1, avec trop de doses commandées par rapport aux vaccinations effectives.
Ensuite, je ne suis pas opposé à l'idée de faire intervenir le secteur privé ou l'armée, mais à condition de ne pas oublier deux points fondamentaux de la logistique. Le premier est qu'il faut rapprocher le stockage du consommateur. Or, les cabinets médicaux ne peuvent pas stocker à -70 °C. Cependant, avec les prochains vaccins, il devrait être possible d'envoyer les doses chez les médecins généralistes. Le second point est la simplicité : j'avais sondé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, sur l'idée de permettre aux médecins du travail d'administrer les vaccins ; peut-être d'autres professionnels pourraient-ils également le faire ? En tout cas, la contrainte de trois rendez-vous successifs chez le médecin généraliste risque de dissuader nombre de volontaires.
Enfin, les comparaisons avec les autres pays me font sortir de mes gonds : on ne peut pas comparer le rythme de vaccination sans prendre en compte le fait que leurs structures démographiques sont différentes.