Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 7 janvier 2021 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, président de l'Office :

.‑ Jean-François Eliaou a dit que le vaccin Moderna a un meilleur pouvoir de stérilisation. Malheureusement, on n'a pas suffisamment parié dessus. Je reviens sur l'interview très dure du patron de Moderna, qui dénonçait la frilosité de l'Union européenne et le fait que les commandes soient arrivées tardivement et en petit nombre. Personne ne prévoyait que les vaccins viendraient aussi vite. Le vaccin d'AstraZeneca était donné comme le premier à être mis au point. Finalement, il aura beaucoup de retard par rapport aux produits de Pfizer et Moderna. Les décideurs et les planificateurs, au plus haut niveau, étaient confrontés à de multiples incertitudes : que faire si l'un des vaccins du mix n'est pas autorisé ? Que faire s'il faut réviser le calendrier ? etc.

Anne Genetet dit qu'on ne communique pas le calendrier parce qu'on ne le maîtrise pas. Il y a quand même une revendication que j'entends monter du terrain et que j'ai moi-même formulée auprès du préfet : peut-on avoir des estimations sur les flux d'entrée et de sortie des vaccins, un cahier de bord partagé ? L'enjeu n'est pas tellement de commencer tel ou tel jour, mais de faire en sorte qu'en vitesse de croisière, quand 500 000 doses arrivent chaque semaine, 500 000 vaccinations soient réalisées chaque semaine. Un calendrier prévisionnel est donc indispensable. C'est une revendication légitime des élus locaux, et la satisfaire conforterait la confiance.

Alain Fischer a indiqué que nous avons à présent plus de recul sur les risques allergiques qu'en décembre. On peut dire désormais qu'il n'y a aucune raison scientifique de temporiser pour l'administration du vaccin Pfizer. À une nuance près : il y a effectivement des chocs allergiques environ 10 fois plus nombreux que d'ordinaire avec la vaccination. Cela veut dire qu'au lieu d'un cas sur un million, on observe un cas sur 100 000. On ne peut donc pas se passer de la présence d'un médecin pour réagir en cas de problème.

Un point n'a pas été abordé jusqu'ici : le pilotage démocratique, avec la mise en place annoncée d'un comité de 35 citoyens tirés au sort. On a entendu des commentaires publics assez durs. Certains d'entre vous m'ont fait part de leur sentiment. Comment voyez-vous cet élément du débat ?

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