Intervention de Corinne le Quéré

Réunion du jeudi 21 janvier 2021 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Corinne le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le Climat :

. ‑ Les forêts et l'agriculture ne sont pas aujourd'hui sur une trajectoire de neutralité carbone. Il est donc nécessaire de compléter les mesures, avec par exemple des actions pour réduire les émissions de méthane des élevages. Nous travaillons sur un rapport, qui sera publié après l'été, dans lequel nous ferons des recommandations, notamment sur le rôle de l'alimentation dans les émissions provenant de l'agriculture.

Au niveau de la forêt, pour atteindre la neutralité carbone, il est indispensable d'avoir des puits carbone. En effet, si certaines émissions liées à l'agriculture peuvent être diminuées, il est impossible, en l'état actuel des connaissances, de les supprimer totalement. Le même problème se pose avec des procédés industriels liés à l'aviation. Nous devons donc augmenter le volume de carbone stocké dans les forêts et dans les sols. Cette augmentation peut être obtenue en améliorant les pratiques de l'agriculture mais aussi de gestion des forêts.

Le HCC évalue la stratégie du gouvernement en matière de climat, mais il ne la définit pas. Il base ses évaluations sur la SNBC, qui détaille les trajectoires par secteur, complétée par la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). La stratégie prévoit un rôle pour la gestion des forêts, qui stockeraient plus de carbone, et encourage l'utilisation de bois dans la construction. Les forêts sont sensibles au réchauffement climatique, et il est nécessaire d'adapter leur exploitation pour augmenter la quantité de carbone qu'elles peuvent stocker.

L'ADEME, le GIEC et la CCC ont tous des rôles différents. L'ADEME fait de la prospective et est attentive aux objectifs de développement durable. Elle accompagne également les régions. Le GIEC construit des scénarios globaux, qui ne s'appliquent pas forcément à la France. En tant que présidente du HCC, j'aimerais être en capacité de définir des scénarios prospectifs pour la France, mais nous n'en avons pas les moyens. À titre d'exemple, le Comité sur les changements climatiques britannique construit ses propres scénarios prospectifs, avec une équipe de vingt‑quatre personnes. Or, le HCC ne dispose que de six collaborateurs. Nous sommes donc contraints de travailler sur les scénarios de la SNBC ou sur ceux de l'ADEME.

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