. – Les propos liminaires ont déjà apporté de nombreux éléments et je vous en remercie.
Ma première question concerne la réticence croissante de la population à la perspective d'un reconfinement. Les mesures annoncées sont mal vécues, voire contestées – des restaurants sont ouverts malgré l'interdiction. La crise que nous traversons depuis une année a un impact sociétal et économique tel qu'il amoindrit la conscience du risque sanitaire. Comment pourrait-on communiquer de façon simple et intelligible pour convaincre nos concitoyens d'accepter à nouveau des mesures de restriction, voire un confinement ? Des doutes ont par exemple été émis quant à l'efficacité du couvre-feu à 18 heures. Certaines mesures semblent réduire l'acceptabilité de la lutte contre l'épidémie. Ne faudrait-il pas avoir sur les variants un discours aussi clair que celui que vous venez de tenir, mais aussi un seul canal de communication ? En effet, les prises de parole de divers intervenants, institutionnels ou non, font s'installer le doute et nuisent à l'acceptation des mesures prises. Or en l'état actuel des choses, le confinement est la seule mesure permettant de ralentir la circulation virale, dès lors que l'immunité en population n'est pas suffisante. J'aimerais recueillir votre point de vue sur les moyens permettant aux futures mesures d'être mieux acceptées. Quels sont les arguments clés sur lesquels il faudrait s'appuyer pour convaincre chacun de la nécessité et de l'importance de ces nouvelles mesures ?
Ma deuxième question concerne le séquençage, actuellement très ciblé sur le variant britannique. Or d'autres variants sont en circulation. Leur taux de pénétration en France est certes moindre, mais nous n'en sommes pas pour autant exempts. Le variant sud-africain pourrait très bien se développer, avec une capacité de diffusion supérieure à celle du variant britannique. L'organisation du séquençage à l'échelle nationale permet-elle de disposer d'un état des lieux précis de l'arrivée de ces variants ?
On observe par ailleurs, y compris en Angleterre, une régionalisation de la politique de lutte contre l'épidémie. Ne pensez-vous pas que certaines des mesures à prendre, dont un éventuel confinement, pourraient être territorialisées, au moins en partie ?